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Descrizione

PERSONAGGI INUTILI:

L’uomo tra la folla

etching-aquatint on copper cm 40×30 ed. of 30

 

L’homme dans la foule

di Michele Tavola

 

Comme toujours à cette heure, la poste était pleine. Il y avait tout le village. A peine entré et sans même regarder autour de moi pour contrôler qui était bien là, j’ai rapidement pris de ma poche le pistolet et j’ai tiré à la tête de la préposée. Elle m’a toujours été antipathique. Je l’ai centrée en plein milieu du front. Le trou d’entrée est petit et sombre, mais sa nuque s’est complètement éclatée et sur le mur derrière s’est formée une grosse tache rouge qui ressemblait à un tableau de Pollock. Puis j’ai regardé autour de moi et je les ai tous vu. Le coup suivant a été pour Gigi le boucher, il ne fait jamais les tickets de caisse. Puis ça a été le tour du dottor Brambilla, l’expert-comptable, qui se fait appeler dottore même quand il joue à Briscola. Maurino a essayé de s’enfuir ; c’est un bon diable, pas vraiment intelligent, mais un bon diable. Je lui ai tiré au genou. J’aurais pensé à lui plus tard ; je n’avais pas encore décidé si le laisser partir ou non. Un coup au cœur du vieux Bertoli, sa fille m’a dit qu’à l’hôpital il lui avait trouvé un mal terrible et qu’il ne lui restait que peu de temps dans d’atroces souffrances, mais ils ne lui avaient rien dit pour ne pas l’effrayer. Puis Madame Maria bigote sectaire, et Sandro le plombier qui jure toujours de façon si vulgaire. Aldo lui dealait, il était en classe avec moi au collège, on voyait déjà qu’il serait devenu un bon à rien. Il y avait aussi l’adjoint, c’est trop ! Celui-là habituellement dort le matin. Il a choisi le bon jour pour se lever tôt, malheureusement un morceau de son cerveau a giclé sur mes nouvelles chaussures, celui-là n’en a jamais fait une de bonne, pas même de son vivant. Puis mon voisin qui regarde la télévision à plein volume tard le soir, et un dont je ne sais le nom mais dont le bruit courait qu’il était une peau de vache. Dans le doute, j’ai achevé Maurino.

 

Ils m’ont tous toujours semblés si tristes.